George Bouche

(1874-1941)

George Bouche naît à Lyon en 1874. L’année de ses vingt ans, désespéré d’être incompris, il part s’installer à Paris. Il se noue rapidement d’amitié avec Pierre Laprade, avec lequel il partage un atelier ainsi que leurs modèles. Cependant, Laprade connaît rapidement un succès et laisse Bouche seul.

George Bouche ne se rattache à aucun courant de son époque. Il ne suit pas la démarche des impressionnistes ou même plus tard des fauves qui prônent une couleur vibrante. Il n’utilise presque jamais de couleur pure. Il s'intéresse aux mystères de la transfiguration et à la spiritualité. Ainsi il recouvre ses tableaux d’une épaisseur insolite, les rendant hermétiques à un regard superficiel. Il arrive, à travers ses larges couches de matière, à donner un aspect matériel aux rêves. La matière s’organise, les couleurs se distinguent. Il impose un dessin qui s’incorpore indissolublement à la peinture.

Il faut aussi remarquer sa capacité à confondre les éclairages et à transmettre une véritable peinture lumière. Il peint principalement des objets, des paysages, des intérieurs et des visages qui lui sont familiers. Ses propositions provoquent de larges hostilités voire même des irritations et des indignations. Bouche ne cherche cependant pas à s'imposer et se contente de sa vie spirituelle, isolée. L’église a une place centrale tout au long de sa vie. Ses toiles sont inspirées de la liturgie catholique et sont marquées par une piété mystique qui envoûte. Ses premiers travaux mêlent ainsi spiritualité et sensualité. Le travail de Bouche peut être qualifié à contre-temps, car il ne raisonne pas particulièrement avec son contexte de création. Traditionnellement, les œuvres du passé nous permettent de mieux appréhender les œuvres contemporaines. Pour Bouche, c’est l’inverse qui se produit. Ce sont les créations des années 1950 comme celle de l’artiste Pierre Tal Coat qui ont permis à nos yeux de mieux appréhender le travail de la matière et de comprendre l’essence des productions de Bouche. 

Katia Granoff a vu dans les tableaux de Bouche une spécificité, une sensibilité qui la touchaient au plus profond d'elle-même. Elle était un soutien majeur pour le peintre, qu’elle a défendu tout au long de sa vie.

George Bouche, Portrait de Katia Granoff.