Éternel retour

Exposition Martine Martine, du 12 septembre au 4 octobre 2025

Plus de cinquante ans après sa dernière exposition à la galerie Larock-Granoff, Martine Martine revient. C’est une redécouverte, mais aussi une révélation : Martine Martine est une artiste rare, dont l’œuvre traverse les époques avec une force intacte.

Née en 1932 à Troyes, formée à l’Académie Julian et à la Grande Chaumière, Martine Martine connaît son premier succès en 1956, avant de se retirer volontairement pour se consacrer à sa pratique artistique. Loin des modes, elle forge en silence un langage pictural et sculptural d’une intensité singulière. Son retour en 1971 à la galerie Katia Granoff crée l’événement : son œuvre s’impose par sa puissance émotionnelle et sa maîtrise de la couleur. Depuis, ses peintures et sculptures ont été exposées en France et à l’international, et ont intégré les collections de grands musées, dont le musée d’Art moderne de Paris et la Cité de la Céramique de Sèvres.

Cette exposition illustre le retour perpétuel de Martine Martine vers deux thèmes de prédilection, qui l’accompagnent et ne la quittent jamais. 

Il y a d’abord la figure du cheval : symbole de force et de liberté. À travers sa palette de couleurs fauves — rouges éclatants, bleus profonds et verts vibrants — elle crée des compositions dans lesquelles les corps en tension nous apparaissent saisis dans l’urgence du mouvement. Martine insuffle une nouvelle vie à cet animal fascinant, dans la lignée de maîtres tels que Géricault ou Degas, mais son geste est plus libre, plus instinctif.

Vient ensuite Balzac, figure omniprésente dans le monde de Martine. Après avoir reçu la commande d’un buste pour le musée Balzac, elle plonge dans l’univers de l’écrivain avec une ferveur presque mystique. Inlassablement, elle façonne des portraits aux visages toujours renouvelés par des expressions mouvantes — du sourire ironique à l’air impénétrable — créant une galerie d’âmes aux nuances infinies. Chaque représentation devient ainsi le reflet changeant de la condition humaine.

Peintures, carnets, sculptures… L’exposition dévoile une artiste qui cherche toujours à capter ce que les mots ne peuvent dire. Le bronze, sous ses mains, devient chair. Les corps s’animent dans la lumière, entre tension et abandon.

Ce retour à la galerie Larock-Granoff est bien plus qu’un hommage : c’est une rencontre. Avec une œuvre profondément actuelle. Avec une artiste qui n’a jamais cessé de chercher, de révéler. Une artiste pour qui l’art est une nécessité — et la vérité, une quête

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